Yitshak Zaki Alhadif, assassiné par des agitateurs arabes le 2 Heshvan 5699, 27 octobre 1938, était le premier maire juif d’Eretz Israël. Il a dirigé la municipalité de Tibériade de 1923 jusqu’à sa mort tragique.
Membre de l’ancien Yishouv, il était issu d’une famille juive espagnole qui avait été expulsée d’Espagne en 1492, au moment de la terrible Inquisition, et qui s’était établie sur l’île de Rhodes. En 1740, les descendants de cette famille ont quitté Rhodes pour monter en Israël, suivant le Rabbi Haïm Abulafya* (1660-1744).
Le grand-père de Yitshak Zaki Alhadif, Rav Aaron Beh’or Alhadif, avait été le grand-rabbin de Tibériade et son père, Rabbi Haïm Alhadif, dirigeait une Yeshiva et des lieux d’études dans la ville.
Alhadif, devenu négociant en 1911, a déménagé à Beit She’an pour y exercer ses activités professionnelles. Il a également été très actif dans la vie juive de la ville, dirigeant notamment le comité juif de la communauté locale. En 1914, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il est retourné vivre à Tibériade et s’est lancé immédiatement dans diverses actions, aidant notamment les réfugiés expulsés, par les autorités ottomanes, de Tel Aviv et des localités de la plaine côtière.
En 1923, il a été nommé maire de Tibériade. Dans le cadre de ses fonctions, il a œuvré au développement de la ville, la raccordant au réseau électrique et construisant plusieurs routes. Il a également initié la construction de plusieurs hôtels et du quartier de Kiryat Shmouel. Son dévouement et son dynamisme lui ont valu le soutien des Juifs et des Arabes.
Au cours des événements de 1929*, Alhadif a signé un accord avec le chef des Arabes de Tibériade et des environs, Sa’id al-Sheikh, afin de maintenir le calme dans la cité. Bien qu’il ait reçu des menaces de mort, il a toujours refusé d’être escorté dans ses déplacements par un garde du corps.
En 1938, quelques semaines après le massacre de Tibériade, Yitshak Zaki Alhadif a été mortellement atteint par des balles tirées en plein jour par le fils d’un restaurateur arabe de la ville. Deux jours plus tard, Alhadif a succombé à ses blessures. Il a été enterré dans le cimetière de la ville, laissant derrière lui sa femme Esther, un fils et une fille. (source Wikipédia)
*Rabbi Haïm Abulafya, né à Hévron, était le rabbin de Safed avant de quitter la terre d’Israël, soumise à l’autorité de l’empire ottoman, pour se rendre à Izmir en Turquie et y remplir les fonctions de rabbin de la ville. En 1740, il est retourné avec ses disciples en Eretz Israël pour relancer la vie juive à Tibériade, qui était alors dévastée, à la demande du gouverneur de Galilée, Dahar El Omar.
** Entre le 17 et le 23 Av 5689, 23 au 29 août 1929, une série de pogroms et d’actes terroristes ont été perpétrés par des Arabes contre les résidents juifs d’Eretz Israël. Au cours de ces émeutes, 133 Juifs ont été assassinés et 339 blessés, et plusieurs villes et localités ont été abandonnées et détruites. L’attaque la plus sanglante a eu lieu le 24 août à Hébron où 67 Juifs ont été massacrés par des Arabes et 58 autres ont été blessés.