Hayim Nahman Bialik, né le 10 Tevet 5633, 9 janvier 1873, dans le village de Hrada (Rady), à une quinzaine de kilomètres de Jytomyr, dans l’Empire russe (aujourd’hui l’Ukraine), était un poète juif qui écrivait principalement en hébreu. Il a toutefois publié quelques ouvrages en yiddish.
Bialik a été l’un des pionniers de la poésie hébraïque moderne. En tant qu’essayiste et conteur de renom, Bialik a également traduit des œuvres majeures d’auteurs européens. Décédé en 1934, donc bien avant la naissance de l’Etat d’Israël, il est toutefois considéré comme le ‘poète national d’Israël’ et ses livres ont été traduits dans plusieurs langues.
A l’âge de 8 ans, Bialik a perdu son père. Sa mère l’a alors emmené à Jytomyr pour vivre avec son grand-père Yankel-Moishe Bialik, qui était un Juif orthodoxe. Bialik n’a pas vu sa mère pendant vingt ans, jusqu’à ce qu’il l’emmène vivre avec lui à Odessa.
En 1890, Bialik, âgé de 17 ans, est arrivé à la Yeshiva de Volozhin, dirigée par le rabbin Naftali Tzvi Yehouda Berlin, appelé le Natsiv, et il y est resté pendant un an et demi. Au cours des premiers mois, il a consacré tout son temps à l’étude approfondie du Talmud mais par la suite, il a rejoint un groupe d’élèves qui se livraient à l’étude des matières générales et à des activités sionistes. C’est au cours de son séjour à la Yeshiva qu’il a écrit son poème ‘A l’oiseau’. Il a fait partie, par ailleurs, d’une association sioniste secrète, Netzah’ Israel’.
En 1921, Bialik s’est installé à Berlin et s’est investi dans la publication de livres en hébreu dans le cadre des maisons d’édition Moriah et Dvir. En 1922, sur les conseils de son médecin, il est allé vivre dans la ville thermale de Bad Homburg, où il a séjourné pendant deux ans.
En 1924, Bialik et sa femme ont émigré en Eretz Israël. Un an et demi plus tard, ils ont emménagé dans une maison à Tel Aviv. Bialik a alors largement contribué à la transformation de la ville, devenue le centre culturel et littéraire du Yishouv. Au début de l’année 1927, il a institué la tradition du ‘Oneg Shabbat’, tenant tous les samedis après-midi des réunions culturelles au cours desquelles des conférences étaient données sur un large éventail de sujets, dont la littérature, l’histoire, le judaïsme et la philosophie, par de grands érudits.
Bialik a été l’un des fondateurs de l’Alliance hébraïque mondiale créée à Berlin en 1931 mais il avait déjà mené des activités pour renouveler la langue hébraïque à la Yeshiva de Volozhin et il a persévéré dans ce domaine tout au long de sa vie.
Bialik a adopté, dans ses œuvres, plusieurs styles différents. Il s’est surtout distingué par ses longs poèmes aux intonations nationalistes, dans lesquels il appelait à un réveil du peuple juif. Mais il a aussi écrit des poèmes portant sur l’amour passionné ou sur la nature, au caractère plus personnel. Il ne faut pas oublier non plus ses chansons pour enfants qui sont un élément essentiel de la vie enfantine israélienne. À partir de 1908, il a écrit surtout de la prose.
En 1933, le Yishouv a célébré le 60e anniversaire de Hayim Nahman Bialik. A cette occasion, une nouvelle édition de ses œuvres a été publiée, ainsi que le livre ‘Chants et refrains pour les enfants’. Peu de temps après, il a déménagé à Ramat Gan et a entamé la construction de sa maison.
Au cours des sept dernières années de sa vie, Bialik a souffert de calculs rénaux. En 1934, il a effectué un voyage à Vienne pour se faire soigner et c’est là-bas qu’il est décédé le 21 Tamouz 5714, 4 juillet, suite à des complications survenues pendant une intervention chirurgicale.
La mort de Bialik, qui n’a pas eu d’enfants, a été durement ressentie dans son entourage. Après le transfert de son corps en Eretz Israël, quelque 100 000 personnes sont venues se recueillir devant son cercueil et ont assisté à ses funérailles. Il a été enterré au cimetière Trumpeldor, à Tel Aviv.