Chaque année, en Israël, le 18 janvier, de nombreuses personnes ont l’habitude d’observer une nouvelle coutume intitulée ‘opération Dougo’. Elle a été introduite par un rescapé des camps nazis monté en Israël après la Seconde Guerre mondiale, David Leitner, surnommé ‘Dougo’.
Le 18 janvier 1945, David Leitner, âgé alors de 14 ans, a entamé la sinistrement célèbre ‘Marche de la Mort’ depuis le camp de concentration d’Auschwitz au cours de laquelle plusieurs dizaines de milliers de déportés ont trouvé la mort. Alors qu’il s’avançait péniblement, réunissant ses dernières forces, il s’est souvenu, pour se donner du courage, que sa mère lui racontait, dans son enfance, qu’en Eretz Israel, des petits pains ronds, Bilkale en yiddish, poussaient sur les arbres.
Après avoir survécu à la Tourmente, David Leitner a rejoint la terre d’Israël. Peu de temps après son arrivée, il a traversé un jour le marché de Mah’ané Yehouda, à Jérusalem, et a vu des boulettes de falafel frites dans de l’huile qui lui ont tout de suite rappelé les Bilkale dont sa mère lui parlait. Il a alors décidé que chaque année, le 18 janvier, date de son départ pour la ‘Marche de la Mort’, il mangerait du falafel jusqu’à satiété pour marquer le fait qu’il était vivant, qu’il n’avait plus faim et qu’il avait réalisé le rêve de sa mère en venant en Israël. Cette coutume a été rapidement adoptée par de nombreux Israéliens.
En effet, en 2016, le Musée du Témoignage a lancé l’opération Dougo, transformant la pratique privée de Dougo en une coutume que le public pouvait observer. Depuis lors, de nombreuses personnes ont pris l’habitude de se réunir ce jour-là en famille ou entre amis pour manger des boulettes de Falafel et de diffuser leurs photos sur les réseaux sociaux pour ‘marquer la victoire de David Leitner (Dougo) et des autres survivants de la Shoah sur les nazis’.
Cette année, l’opération Dougo a pris encore plus d’ampleur et a été commémorée dans des dizaines de pays à travers le monde. Des photos de France, d’Égypte, d’Australie, de Suisse, d’Afrique du Sud, de Dubaï et bien d’autres sont déjà arrivées au Musée.
David Leitner s’est installé à Nir Galim, où il a rencontré sa femme d’origine israélienne, Sarah. Aujourd’hui, David et Sarah ont deux filles, dix petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.
En 2004, David Leitner a allumé l’une des six torches lors de la cérémonie d’ouverture de la Journée de commémoration de la Shoah à Yad Vashem.