Le Rav Yossef Haïm MiBaghdad, plus connu sous le nom de Ben Ich Haï, est décédé le 13 Eloul 5669 (1909). Né à Bagdad en 1834, il est l’un des décisionnaires les plus suivis par la communauté séfarade. Parmi les ouvrages qu’il a rédigés, le plus célèbre est incontestablement le “Ben Ich Haï”, devenu son second nom.
Le Ben Ich Haï est né dans une famille profondément religieuse : son père, le Rav Eliahou ben Harav Moché Haïm, faisait partie des sages de Bagdad.
Après des études primaires dans un Talmud Tora, le jeune homme a été admis, malgré son jeune âge, dans un Bet Midrash formant des rabbins. Il n’avait alors que 14 ans.
Marié à 17 ans, il a eu deux enfants, un fils et une fille. Pour gagner sa vie, il s’est associé dans une affaire avec ses quatre frères et a toujours refusé de toucher le moindre salaire pour ses fonctions de rabbin de communauté. Il a également financé personnellement les frais de publication de ses ouvrages.
Le Ben Ich Haï s’est distingué tout au long de sa vie par son érudition et sa piété. Il était également très féru de Kabala et excellait dans l’étude des textes sacrés. Il était notamment en contact permanent avec des cabalistes de la Yechiva des Mekoubalim Bet El de Jérusalem et s’inspirait de leur enseignement et de leurs coutumes.
En l’année 5619, il a pris la succession de son père, qui venait de décéder, à la tête de la communauté juive de Bagdad. Son travail consistait essentiellement, pour lui, à répondre aux nombreuses questions de Halakha que venaient lui poser les fidèles. Depuis son premier discours prononcé à la fin des Shiva pour son père jusqu’à sa mort, cinquante ans plus tard, il a conservé son poste.
Dans le cadre de ses fonctions, il a beaucoup œuvré pour rapprocher les Juifs éloignés de leurs racines et s’adressait à toutes les couches de la population.
Très attaché à Eretz Israël, le Ben Ich Haï faisait imprimer tous ses livres (une centaine) en Terre Sainte et il veillait à envoyer régulièrement des dons dans le pays et à encourager les riches donateurs à en faire de même.
En 1869, le Rav Yossef Haïm a entrepris un voyage en Israël avec son frère. Après avoir bénéficié d’un accueil très chaleureux à Damas, il a poursuivi son chemin et s’est rendu en Galilée pour se recueillir sur la tombe des Tanaïm. C’est devant la tombe de Benayahou ben Yeoyada qu’il a eu une inspiration divine qui lui a permis de découvrir des trésors cachés de la Tora. Il a également été profondément inspiré lors de sa visite sur la tombe de Rabbi Shimon Bar Yoh’aï à Méron. Il est ensuite allé à Jérusalem puis à la Maarat Hamahpéla, le Caveau des Patriarches, à Hébron, pour s’y recueillir et prier.
A son retour à Bagdad, le Ben Ich Haï a versé sur le sol de sa synagogue de la terre qu’il avait rapportée de son voyage en Eretz Israël.
En 1908, le Ben Ich Haï a entrepris un nouveau périple, cette fois en Irak, pour se recueillir sur la tombe de Yehezkel Hanavi. Cette visite l’a profondément inspiré pour la rédaction de son livre « Mar’ot Yehezkel ».
L’année suivante, il a décidé d’y retourner mais en route, il a été atteint d’une grave maladie à laquelle il a finalement succombé. Il a été enterré à Bagdad.
Selon certains de ses disciples, son corps aurait plus tard été transporté en Israël de façon miraculeuse et il reposerait aujourd’hui au cimetière du mont des Oliviers, Har Hazeitim, à Jérusalem.