Cela fait juste cent ans que le rabbin Yeh’iel Mih’el Pinès, écrivain et l’un des précurseurs du sionisme religieux, est décédé en Terre d’Israël. Il était né le 23 Tichri 5604, 17 octobre 1843, à Ruzany, aujourd’hui en Biélorussie, et il s’est éteint le 6 Adar 5673, 15 mars 1913, à l’âge de 88 ans.
Yeh’iel Mih’el Pinès a vu le jour au sein d’une famille juive orthodoxe aisée. Son épouse, Haya Tsippa, qui a fondé bien plus tard l’hôpital Ezrat Nashim à Jérusalem, était la fille de Shemariya Louria, rabbin de Mogilev.
Yeh’iel Mih’el Pinès a déménagé après son mariage dans cette ville et s’est lancé dans le commerce mais il dirigeait en même temps une Yeshiva et publiait régulièrement des articles dans la presse locale. Avant même d’avoir atteint l’âge de 30 ans, il appelait déjà ses lecteurs à aller s’installer en Terre d’Israël. Il ne partageait pas les vues des Juifs orthodoxes qui rejetaient toute tentative visant à ‘hâter le dénouement’. Par ailleurs, il se disait en faveur de l’enseignement secondaire, estimant que l’éducation religieuse n’était pas suffisante.
En 1877, Yeh’iel Mih’el Pinès a été invité par le comité de la Fondation Moses Montefiore à être son représentant en Terre d’Israël et il a accepté, notamment en raison de ses difficultés financières. Un an plus tard, il s’est rendu à Londres pour recevoir les dernières directives de l’organisation et s’est ensuite embarqué pour Israël. Parti seul, il a été rejoint plus tard par sa femme et ses quatre filles.
A son arrivée à Jérusalem, il a été accueilli avec respect. Toutefois, cet enthousiasme n’a pas duré et il a dû affronter de nombreux opposants qui l’ont même exclu de leurs cercles.
En 1882, Yeh’iel Mih’el Pinès s’est investi dans le rachat de terres à Petah Tikva mais là aussi, il s’est heurté à une grave hostilité et il en a été très affecté.
Après l’arrivée d’Eliezer Ben-Yehouda, Yeh’iel Mih’el Pinès s’est lié d’amitié avec lui et ils ont créé ensemble un organisme qu’ils ont nommé ‘Résurrection d’Israël’ pour le développement de la langue hébraïque et le rachat des terres. Avec lui, il a été l’un des fondateurs du ‘Comité de la langue hébraïque ‘ qui a renouvelé un certain nombre de mots en hébreu.
En 5653 (1892), lors de son déménagement à Jérusalem, il a été nommé membre du conseil d’administration de la « Bibliothèque Midrash Abarbanel » (plus tard la Bibliothèque nationale et universitaire) qu’il a plus tard dirigée pratiquement jusqu’à son décès.
Le rabbin Yeh’iel Mih’el Pinès est décédé le 2 Adar 5673 à Jaffa et il a été enterré sur le mont des Oliviers à Jérusalem. Plusieurs rues portent son nom en Israël : l’une d’entre elles à Jérusalem, les autres à Rehovot, Raanana et Petah Tikva. Il existe également un village religieux nommé en sa mémoire : Kfar Pinès.