Le 21 Heshvan 5705, 7 novembre 1944, Hanna Senesh (Szenes), considérée en Israël comme une héroïne nationale, était tuée au cours d’une mission en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle n’avait que 23 ans !
Hanna Senesh était également une grande poétesse dont les œuvres n’ont été découvertes qu’après sa mort. L’une d’entre elles est particulièrement connue et a été interprétée par des chanteurs israéliens : « Mon D.ieu, Mon D.ieu, que cela ne finisse jamais, le bruissement de l’eau, l’éclair du ciel, la prière de l’homme ’ (Eli Eli Shelo Yigamer Leolam).
Hanna Senesh est née le 11 Tamouz 5681, 17 juillet 1921, à Budapest en Hongrie. Son père Béla, qui était journaliste et écrivain, est décédé lorsque Hanna avait six ans. L’enfant a donc été élevée par sa mère Kathrina. Après une scolarité dans une école protestante, la jeune Hanna, confrontée à un antisémitisme croissant dans son pays, a compris que la situation des Juifs devenait précaire et elle a adhéré à une organisation d’étudiants sionistes, Maccabia.
En 1939, après avoir obtenu son diplôme, Hanna Senesh a décidé de monter en Israël, alors sous mandat britannique, et a étudié pendant deux ans à l’école d’agriculture pour filles de Nahalal. En 1941, elle a rejoint un groupe de jeunes qui a fondé le Kibboutz Sedot Yam et s’est engagée dans la Hagana, unité paramilitaire qui a établi les bases de la future armée d’Israël (Tsahal).
Très motivée, elle s’est portée volontaire en 1943 pour entrer dans les rangs de l’armée britannique et a fait partie d’un groupe de parachutistes qui devaient être largués sur le sol européen pour aider les forces antinazies et pour sauver les Juifs hongrois sur le point d’être déportés vers le camp de la mort allemand d’Auschwitz
Le 15 mars 1944, Hannah Senesh, Reuven Dafni, Yona Rosen et Abba Berdichev ont été parachutés en Yougoslavie, près de la frontière hongroise, où ils ont rejoint un groupe local de partisans. En juin 1944, Hanna Senesh a traversé la frontière hongroise et a été capturée par des soldats hongrois. Elle a été envoyée en prison à Budapest, sa ville natale, où elle a été interrogée sous la torture. Elle a été jugée par un tribunal militaire pour ‘espionnage et trahison contre son pays natal’ et a été exécutée avant l’issue du procès.
Des inconnus ont réussi à l’enterrer selon la tradition juive dans le ‘carré des martyrs’ du cimetière juif de Budapest.
Après son décès, des notes ont été retrouvées dans ses affaires. Dans l’une d’elles, Hanna avait rédigé des poèmes dans lesquels elle prévoyait sa fin tragique. Dans une autre, elle demandait pardon à sa mère. Par ailleurs, la jeune femme tenait régulièrement un journal qui a été publié en hébreu en 1946.
En mars 1950, le cercueil de Hanna Senesh a été transféré de Budapest à Vienne où une délégation officielle de l’Etat d’Israël a rendu un premier hommage à la jeune héroïne. Le cercueil a ensuite été transporté par mer jusqu’en Israël. Dès que le bateau s’est approché des côtes, il a été accueilli par trois navires de guerre de la Marine israélienne puis transposé dans l’un des navires, enveloppé dans un drapeau israélien et couvert de fleurs.
Lorsque le cercueil est arrivé à Haïfa, une foule importante l’attendait pour saluer le courage de la jeune femme et suivre le cortège jusqu’au Kibboutz Sedot Yam. Le Premier ministre David Ben Gourion, plusieurs ministres du gouvernement et le chef d’état-major Yigael Yadin y ont déposé des gerbes de fleurs. Elle a ensuite été enterrée au Mont Herzl, à Jérusalem.
En 1993, sur ordre du gouvernement hongrois, la Haute cour militaire hongroise a rendu un arrêt annulant la condamnation à mort prononcée contre Hanna Senesh.
La mère de Hanna Senesh, Kathrina, et son frère Guiora se sont installés à Haïfa. Kathrina est décédée en 1992 à l’âge de 96 ans et Guiora est mort en 1995, laissant deux fils et des petits-enfants. (Source: Wikipedia)