La bataille de Safed, pendant la Guerre d’Indépendance, qui a débuté le 7 Nissan 5708, 16 avril 1948, et s’est poursuivie jusqu’au 2 Iyar, 11 mai, a opposé des groupes armés juifs et des forces militaires arabes. Elle s’est terminée par la victoire des combattants juifs. Les habitants arabes de Safed ont alors dû quitter la ville.
Safed, ville importante de Galilée, servait de centre administratif, culturel et économique pour la cité et les villages alentours. Avant la Première Guerre mondiale, il y avait environ 7 500 Juifs et près de 6 000 Arabes dans la ville, mais pendant le mandat britannique (1918-1948), l’équilibre a changé et la population arabe est devenue majoritaire.
Jusqu’aux pogromes arabes de 1929 dans différents points du pays, les deux populations vivaient en bonne entente dans la cité. La situation a changé lorsque des Arabes ont commencé à attaquer leurs voisins juifs. Ils ont assassiné dix-huit d’entre eux et en ont blessé des dizaines d’autres à l’arme blanche. L’armée britannique est intervenue plus tard et a conduit les civils juifs sous protection au centre du gouvernement britannique tandis que les Arabes continuaient le pillage des maisons juives.
La bataille décisive qui a conduit à la reconquête de Safed a commencé le 9 mai 1948 à 21h35. L’attaque, menée par le 3e bataillon du Palmach*, a eu lieu dans trois points principaux: ‘Beit Shalva’ à l’entrée de la ville, la citadelle et la police municipale. Au même moment, le 1er bataillon du Palmach occupait le village de Ma’ara au sud de Safed, encerclant ainsi la ville arabe au sud, à l’est et au nord.
L’attaque a débuté par le lancement d’obus de mortier provenant de la Davidka. Le bruit terrifiant de cet engin a déclenché une véritable panique chez les assaillants arabes qui croyaient faire face à une force militaire particulièrement puissante.
Le matin du 10 mai 1948, le Beth Shalva, la citadelle et la police municipale étaient entre les mains des combattants juifs. Le silence régnait désormais dans la ville habitée préalablement par une population arabe – à l’exception de quelques coups de feu – et dans le quartier juif, les gens sont sortis des sous-sols et ont pu rentrer chez eux.
Le 11 mai 1948, des unités du Palmach ont commencé à prospecter la ville qui s’était vidée de tous ses habitants arabes. Ils y ont trouvé des centaines de kilos d’explosifs, des centaines de milliers de cartouches et des équipements militaires en grande quantité. Le siège de la police arabe avait été déserté et le drapeau juif y a été hissé dans l’après-midi.
Dans différents sites érigés après la guerre à Safed sur les lieux des combats, des plaques commémoratives ont été placées avec les noms de tous les combattants juifs tombés pour délivrer la ville. Au centre de la cité se trouve la place Davidka où trône le célèbre mortier qui a joué un rôle primordial dans la reconquête de la ville.
* Le Palmach (acronyme en hébreu de ‘Plugot Maḥatz’), force de frappe, était la force de combat d’élite de la Haganah, l’armée clandestine du Yishouv (communauté juive) pendant la période du mandat britannique pour la Palestine. Le Palmach a été créé le 15 mai 1941. Au début de la guerre israélo-arabe de 1948, il se composait de plus de 2 000 hommes et femmes dans trois brigades de combat et des unités aériennes, navales et de renseignement auxiliaires. Avec la création de l’armée israélienne, les trois brigades du Palmach ont été dissoutes.