L’écrivain israélien Ephraïm Kishon, décédé en 2005, était l’un des satiristes les plus lus au monde. Il était un auteur, un dramaturge, un scénariste et un réalisateur aux multiples talents. Ses livres ont été traduits dans 37 langues et vendus à plus de 40 millions d’exemplaires.
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Ephraïm Kishon est né en août 1924 à Budapest, en Hongrie, au sein d’une famille juive de la classe moyenne. Il s’appelait alors Ferenc Hoffmann. A l’époque de sa jeunesse, il ne parlait ni l’hébreu ni le yiddish.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il a été emprisonné dans plusieurs camps de concentration nazis. Dans l’un d’entre eux, ses dons de joueur d’échecs l’ont aidé à survivre car il jouait avec des gardes. Après avoir frôlé la mort au camp de Sobibor, en Pologne, il a finalement réussi à s’échapper en se déguisant en ouvrier slovaque.
Après la guerre, le jeune Ephraïm est retourné à Budapest et a retrouvé ses parents et sa sœur, qui avaient survécu à la Tourmente alors que d’autres membres de sa famille avaient été massacrés à Auschwitz. Il a alors repris ses études, se spécialisant en art et en écriture. Il a commencé à publier des articles humoristiques sous le nom de Franz Kishunt.
Il est monté en Israël en 1949, fuyant avec sa première épouse le régime communiste. A son arrivée dans le pays, un officier de l’immigration a hébraïsé son nom, et c’est ainsi qu’il est devenu Ephraïm Kishon.
Il a séjourné pendant une courte période au Kibboutz Kfar HaHoresh, dans le nord d’Israël avant de s’installer à Tel Aviv. Il a alors fait ses premiers pas dans le monde de la presse, travaillant en tant que rédacteur de nuit d’un journal hongrois paraissant en Israël. En 1951, Kishon a été admis à l’Oulpan Etzion à Jérusalem et a passé une année entière à étudier la langue hébraïque. Après ses études, Kishon a commencé à écrire, en hébreu cette fois, des articles satiriques et les a proposés à plusieurs journaux en Israël, qui les ont refusés. Jusqu’au jour où le quotidien Davar a publié pour la première fois l’un de ses textes. C’était le début d’une magnifique carrière.
Son premier mariage avec Eva Klamer, épousée en 1946, s’est terminé par un divorce. Il s’est remarié en 1959 avec Sara Lipovitz, décédée en 2002. Il était le père de trois enfants.
Resté très sioniste, il a toutefois décidé de quitter Israël pour s’installer dans un canton suisse en raison d’un désaveu d’une partie de la population israélienne, et notamment de l’establishment, qui n’appréciaient pas ses prises de position nettement orientées à droite. Cela ne l’empêchait pas de revenir régulièrement en Israël.
Ephraïm Kishon est décédé le 29 janvier 2005 à son domicile en Suisse à l’âge de 80 ans à la suite d’un arrêt cardiaque. Son corps a été transporté par avion en Israël et il a été enterré au cimetière Trumpeldor à Tel Aviv.
L’un de ses fils, Raphy Kishon, qui est vétérinaire, a décidé de reprendre le flambeau après la disparition de son père. Dans une interview accordée au quotidien Maariv en février 2020, il a expliqué : « Après la mort de mon père, il y a quinze ans, il s’est avéré que, peu à peu, je prenais sa place dans l’entreprise familiale de l’humour, que j’aime vraiment, vraiment. J’aime me tenir devant un public et le faire rire, et certains disent que je le fais plutôt bien. Je pense que s’il me voyait aujourd’hui, il en serait ravi. J’ai hérité de son humour mais je n’ai pas ses dons d’écriture, c’est un domaine dans lequel personne ne peut rivaliser avec lui ».